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Le blog de LAMIGO

Sa Majesté le CEPE

21 Octobre 2012 , Rédigé par LAMIGO Publié dans #Rêveries

 

Cache-cache dans la Forêt

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Il y a un parcours initiatique des plus ludiques

Qui ne se pratique que deux ou trois fois dans l’année

Au début de l’Automne lorsqu’apparaît le roi des champignons

Sa Majesté le Cèpe

Avec sa cohorte de lutins, malicieux metteurs en lumière

Suivant la volonté du roi, ils offrent la vision aux méritants

Une apparition digne des mises en scènes hollywoodiennes

Vous faîtes OH ! vous dîtes AH!

Sa Majesté le Cèpe sort de terre pour nous proposer

Bien plus que son goût raffiné …

 

Sa royauté est naturellement discutée

Elle donne même lieu à des bagarres de clochers

Entre les adorateurs de girolle, de morilles ou de pieds de mouton !

Chacun sa religion en matière culinaire

Moi je ne parle pas du cèpe frit et assaisonné

Dont les effluves excitent l’appétit des ventres gourmands

Je vous parle d’un Roi sacré par la Forêt

Je vous parle d’un éphémère messager du merveilleux

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Mais avant d’en arriver à franchir ces portes

Il y a tout un protocole

Pour pénétrer la forêt

Il faut d’abord entrer en soi

Faire le ménage, s'emplir d’humilité

Lâcher prise

Ensuite vous adressez un message d’amour à la beauté de ce monde

Avant de formuler votre requête

« Je suis là pour honorer la grandeur de Mère Nature

Et rencontrer en son royaume

Sa Majesté le Cèpe »

Alors seulement s'ouvrent les portes et débute la chevauchée du zig et du zag

Chercher le cèpe, c'est s'en remettre aux mains de la forêt

Il faut calmer les ardeurs citadines

On n’impose rien à la Forêt et à son monde magique

On prend le temps d'Être

On pénètre un nouvel univers

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Chaque portion de forêt a des dominantes de couleur et de senteurs

Suivant les essences d’arbres on change de ciel

Ma canne « Baranton » à la main

Je commence par calmer mon intériorité possessive

Je deviens l’arbre, la fougère, le bouquet de bruyère

Je respire, je sens l’odeur des sous-bois

Je m’appuie contre les arbres centenaires

Ma main s'approche... toc toc, je peux entrer

Grand Chêne donne moi ta paix, ta vision, ton état de sérénité

Uni à la terre et au ciel tu es un vieux méditant

Donne moi la valeur d'un gland de sagesse

Pour m’inscrire dans la vibration paisible du lieu

 

Ici des traces d’animaux ont bouleversé la terre

Là-bas j’entends un oiseau chanter ici ici ici

Je suis mon ouïe

Je croise des familles nombreuses de champignons

Un clin d’œil à chacun et je continue ma quête

Mon errance, d'arbre majeur en arbre majeur

Mon regard au départ se promenait

Maintenant il se pose

Là une vieille demoiselle coulemelle

Haute perchée sur sa grande patte

Elle semble tout voir du haut de son observatoire

Je lui demande le chemin des cèpes

Elle me répond au premier signe de la forêt, tu tournes à droite

Nouvelle ambiance, je passe sous les sapins

Tout est calme, mes pas sont ceux d’un indien sur les aiguilles de pins

Une traversée douce et tiède du monde du silence

Et toujours rien…

Chercher des cèpes c’est comme un chemin de vie

Tu te cherches dans le miroir de la matérialité

Avoir et posséder

Avant de t’apercevoir que ce qui vaut c’est la manière dont tu te sens

Je parle de ton intériorité

Comment tu t’inscris dans ton univers

Et quand tu te sens bien, tout va, tout vient !

 

Ici tu t’harmonises à la magie et la douceur de la forêt

A ses lutins coquins à la forêt délicieusement mutine

Mademoiselle Coulemelle m’a pris pour un grand pied

De ceux qu’elle aperçoit saccageant la forêt

Pour entasser les champignons par kilos et se prendre en photo

Mademoiselle Coulemelle éclate de rire en moi

Heureusement que je peux jouer

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Malgré ma grande robe et mon look à la Geneviève de Fontenay

J’étais ravie que tu me parles

Mais c’est plus fort que moi, c’est de famille

Toutes les coulemelles sont des farceuses…

Peut-être pour cela que les grands pieds les mangent farcies !

Tu es sur le bon chemin, la forêt finira par t’éclairer

Hum…

Moins de cinq minutes s’écoulent

Et coucou, voilà un cèpe mis en lumière

Une exclamation de reconnaissance

Un soupir témoigne de la joie intime de mon cœur

Qui découvre à ce moment un monde magique

Relié à ce cèpe, il y a les racines et le regard des grands arbres

Je sais que je suis vu

L’esprit de la forêt s’est cristallisé

Je me penche avec gratitude

Installé sur son trône d’humus

Il faut s’agenouiller

Etre à son pied

Devenir son sujet

Pour que la magie puisse opérer

Alors on voit son chapeau devenir couronne

Les lutins éclairagistes l’iriser de lumières

Le fou du roi n’est pas celui qu’on croit

Le fou est celui qui ne voit qu’avec le ventre

Qui est dominé par l’obsession de la possession

Le fou est celui qui n’a pas conscience de sa malhabile exubérance

Pourtant

Le Roi Cèpe peut t’aider sur ton chemin

Sa couronne peut devenir chapeau de magicien

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Je le préviens que je vais l’amener dans l’ailleurs

L’offrir à l’attention des mains de ma fée bien aimée

Avant qu’il ne soit convié dans mon palais

Il accepte, je le remercie

Après avoir recouvert la base de son trône tranché par mon opinel

Je recouvre ses traces de feuilles et de terre

Comme un rituel ancestral, je le fais disparaître de ce monde içi-bas

Enlevé pour renaître là

Le cèpe tout au long de ce cérémonial m’initie à l’éphémère de la vie

Et à la mort ou plutôt, à la renaissance promise

Le partage avec sa royauté dépasse la rationalité des mots

Le reste pourrait être évocation sexuelle

Esotérie des symboles

Prédication d’avenir

Chacun son mode de relation

Chacun ses requêtes

Chacun ses secrets

Rien ne sortira de la forêt

 

Seigneur Cèpe

Vous êtes un grand bonheur

A rencontrer

 

Merci Dame Forêt

Ma récolte est votre présent. 

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 Lamigo

 

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